Cent ans ! En 1924, André Breton publiait le Manifeste du surréalisme – l’acte de naissance officiel de ce mouvement qui a éclos dans le sillage de Dada. En Belgique, l’anniversaire est célébré en grande pompe avec deux expositions : « Imagine! », au musée des Beaux-Arts de Bruxelles et « Histoire de ne pas rire » à Bozar. En France, le Centre Pompidou lancera quant à lui les festivités en septembre prochain avec « Surréalisme. L’exposition du centenaire ».

Écriture automatique, cadavre exquis, inconscient… : ce centenaire est aussi l’occasion de réviser le b.a.-ba du surréalisme – et quoi de mieux, pour faire le point, qu’une leçon particulière en compagnie de la tête pensante du mouvement ? En 1961, une journaliste québécoise rencontrait André Breton dans son atelier parisien de la rue Fontaine. Face à la caméra, l’artiste aux cheveux blanc se prête à l’exercice de l’interview télévisée avec une rigueur toute pédagogique.

Pour commencer, à la question « qu’est-ce que le surréalisme ? », il répond en citant les mots de son désormais célèbre manifeste : un « automatisme psychique pur, par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de tout autre manière, le mécanisme de la pensée. » S’en suit un entretien-fleuve, lors duquel le chef de file du mouvement revient sur le rôle fondateur de la psychanalyse, le développement de l’écriture automatique avec Philippe Soupault, le goût du scandale, sans oublier la politique… Une passionnante leçon d’histoire de l’art !